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Faites payer les pollueurs, pas les citoyen.ne.s

Le 25 septembre était la Journée Mondiale du Climat, une bonne occasion pour réfléchir sur les avancées de deux années d’activisme climatique. Bien que les activistes climatiques aient remis la crise climatique à l’ordre du jour politique, peu de progrès a été réalisé en matière de politiques publiques. C'est décourageant, mais cela devrait aussi nous donner matière à réflexion. Pourquoi n’y a-t-il toujours pas de politique climatique concrète ? Quels sont les obstacles ? Nous pouvons en compter trois majeurs.  

 

Premier obstacle : il n’y a pas de soutien citoyen pour une politique climatique ambitieuse. Il est vrai qu’une majorité pense qu’il faut faire « quelque chose » pour lutter contre le dérèglement climatique, comme le montrent les nombreuses marches, grèves et pétitions sur le climat. Cependant, il y a moins de consensus sur ce qui devrait être fait. Les politiques concrètes risquent d’être coûteuses ; qui va payer la facture ? 

 

Deuxième obstacle : les solutions climatiques proposées sont très sectaires. La gauche veut voir un changement systémique intégral, la droite pense que la technologie deviendra une panacée universelle. Pour accomplir de réels progrès, il faut une solution climatique qui transcende la partisannerie. Il faut surtout cesser de considérer la crise climatique comme une occasion de réaliser son propre programme idéologique—la situation est trop grave pour cela. Nous devrions plutôt écouter les principaux climatologues et économistes et faire ce qui est nécessaire pour décarboniser la société.  

 

Le troisième et plus grand obstacle est l’industrie des énergies fossiles. Le défi climatique peut ainsi être décliné dans ces deux propos : «L’industrie fossile est la plus grande et la plus puissante industrie au monde. Sur les trente ans qui suivent, cette industrie devrait être complètement éliminée ». L’efficacité de toute action en faveur du climat peut être mesurée par sa capacité à atteindre cet objectif.  

 

Il semble qu’il existe une politique climatique qui puisse éliminer ces trois obstacles, et elle est encensé par de nombreux et nombreuses économistes : le revenu climatique. Comment instaurer un tel revenu ? (1) Prélever un prix sur tous les combustibles fossiles—sous une telle pression, l’industrie des combustibles fossiles sera obligée d’éliminer progressivement ses activités polluantes. (2) Distribuer les recettes aux citoyens sous forme de revenu climatique. Ainsi, le prix pour mettre fin au dérèglement sera assumé par les grands pollueurs, et non par les individus lambda. Cette politique bénéficie d'un large consensus social. 

 

De plus, cette solution est idéologiquement neutre et attrayante pour la gauche et la droite. La droite obtient une mesure fondée sur le marché qui donne aux entreprises la liberté de développer leurs propres politiques environnementales. La gauche voit mettre en œuvre une politique qui réduit les inégalités grâce à la redistribution. 

 

D’où cet appel à tou.te.s militant.e.s climatiques. Sonner l’alarme du climat est nécessaire mais insuffisant. Nous devons également rallier un appui à une solution climatique réalisable et impactante. La bonne nouvelle est qu’il existe une solution qui fonctionne, qui peut être largement soutenue par la population et qui peut concilier les différentes idéologies politiques afin de mener une action robuste et ambitieuse. Unissons-nous derrière le revenu climatique pour enfin progresser dans la lutte contre le dérèglement climatique et pour la préservation d’une planète vivable. 

 

Une initiative citoyenne européenne pour l’introduction du revenu climatique dans l’UE, appelée « Une solution rapide, équitable et efficace au changement climatique », est en cours jusqu’au 6 novembre. Chaque signature compte ! 

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